Le prix Pierre-François Caillé de la traduction 2018 a été décerné le 7 décembre à Nathalie Carré pour sa traduction de l’anglais (Jamaïque) de By the Rivers of Babylon de Kei Miller, paru aux Éditions Zulma.
Le roman raconte l’histoire du jeune Kaia : son monde bascule lorsqu’on lui coupe de force ses dreadlocks à l’école. Dans cette Jamaïque des années 1980, même les croyances rastafari font l’objet d’une répression violente. Noirs et blancs, pauvres et riches, surnaturel et réel se font face… Comme la marque indélébile de la colonisation et de l’esclavage.
« On entend la musique, on voit les couleurs, on respire les odeurs ! » s’exclame Sylvie Escat, membre du jury. « Ce n’est pas un hasard si ce roman s’est vu décerner le Prix Les Afriques cette année, après avoir reçu en 2017 le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde. Nathalie Carré a fait preuve d’une grande créativité : elle utilise des expressions formidables pour retranscrire l’anglais des bas-quartiers et l’argot jamaïcain teinté d’influences africaines. La traduction nous livre une langue fleurie, imagée voire énigmatique qui a demandé un haut degré d’adaptation. » Pour Françoise Wirth, également membre du jury, « Nathalie Carré a réalisé un remarquable travail stylistique pour traduire les différents niveaux de langue des personnages. Et quelle belle recherche d’expressions idiomatiques en français ! Tout au long du roman, la traduction transmet ce sentiment croissant de la catastrophe… »
Décerné depuis 1981 par la Société française des traducteurs (SFT) avec le concours de l’École supérieure d’interprètes et de traducteurs (ESIT), le prix Pierre-François Caillé de la traduction récompense chaque année un traducteur qui débute dans l’édition (maximum trois ouvrages traduits et publiés).