L’interprétation
L’interprétation peut être simultanée (surtout en cabine, parfois chuchotée), lors d’évènements internationaux, de conférences ou séances d’organisations internationales, ou consécutive lors de festivals, réunions et entretiens divers, souvent de liaison en entreprise. L’AIIC (Association internationale des interprètes de conférence) compte plus de 400 membres en France qui proposent plus de 130 combinaisons linguistiques. Au niveau mondial, l’association rassemble quelque 3 000 interprètes.
Garants de l’accessibilité de ces évènements – on l’observe de plus en plus (mais pas encore assez) lors des campagnes électorales –, les interprètes en langue des signes française (ou LSF) sont au nombre d’environ 500 en France, dont un tiers adhère à l’Association française des interprètes et traducteurs en langue des signes (AFILS).
Grandes entreprises multinationales, sociétés savantes, groupes d’intérêts, fondations, organisations non gouvernementales, entreprises de l’évènementiel, chaînes de télévision, radios, festivals (films, littérature…) forment l’essentiel des clients du marché privé, organisateurs de rencontres internationales à leurs sièges, dans les centres de congrès, parc d’expositions et hôtels, surtout à Paris et dans plusieurs autres grandes villes : Lille, Lyon, Marseille, Nice, Cannes.
Les organisations internationales ayant leur siège en France (Conseil de l’Europe et Parlement européen à Strasbourg, l’OCDE et l’UNESCO à Paris) et des instances gouvernementales (ministères, Gouvernement, Présidence mais aussi de grandes collectivités territoriales et EPIC) entretiennent un marché institutionnel, notamment dans le cadre de programmes de coopération européens ou internationaux.
Les interprètes peuvent opérer sur un seul marché, parfois sur les deux (institutionnel/privé). De grandes conférences internationales (exemple : la COP 21 en 2015) mobilisent parfois 50 interprètes, voire davantage, durant plusieurs jours.
L’impact de la technologie sur le marché
Évolution et cadre d’intervention
Au fil des décennies, l’invention de l’ordinateur, Internet, les outils de TAO puis l’évolution de la traduction automatique ont profondément transformé une partie du marché. À lui seul, le marché européen des technologies de traduction, en croissance rapide, pèse plus de 70 millions d’euros et compte, selon Nimdzi, en août 2020, quelque 660 outils différents (logiciels de traduction, outils de reconnaissance vocale, outils de doublage-sous-titrage, plateformes et bases de données fournissant des mémoires de traduction) (ou TM pour Translation Memories). Selon le rapport LD4AI de TAUS, hormis Google, plusieurs grands acteurs européens ont émergé : SDL et Kantan MT (Royaume-Uni/Irlande), DeepL (Allemagne), Modern MT ou Translated (Italie), Tilde (Lettonie).
Pour l’organisation TAUS, la convergence des nouvelles technologies, principalement axées sur le gain de productivité, devrait accélérer l’automatisation du secteur de la traduction dans les prochaines années, aussi bien pour la production de traduction (automatique) que pour les fonctionnalités de gestion (gestion de projet, qualité, fournisseurs, formation) grâce à l’apprentissage automatique.
Avec l’arrivée de la traduction automatique neuronale (ou Neural Machine Translation, NMT), l’intelligence artificielle (IA) prend indéniablement des parts de marchés à la traduction humaine (ou bio-traduction). Ces développements suscitent une abondante littérature et activités de recherche, source de concours de traduction homme/machine, de prédictions de la disparition totale de la traduction humaine dans quelques décennies mais aussi de débats juridiques autour de la protection, au titre du droit d’auteur, des traductions automatisées.