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L'interprétation

Comme les traducteurs et traductrices, les interprètes transposent un message d’une langue vers une autre. Là où les premiers l’effectuent par écrit, les seconds le font de vive voix et en direct. L’interprète sert ainsi de trait d’union entre deux cultures souhaitant communiquer, en traduisant les propos oraux de manière précise, tout en adaptant la forme au public ciblé. L’objectif recherché est de faire en sorte que les deux parties réussissent à se comprendre véritablement et parfaitement. Les interprètes travaillent en équipe.

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Langues ABC en interprétation

Dans son travail, l’interprète ne dispose que d’infimes instants de réflexion, ce qui implique de posséder une excellente culture générale et de maîtriser parfaitement sa langue maternelle, ainsi qu’une ou plusieurs langues étrangères. À l’issue d’une formation spécifique et très rigoureuse, les membres de la profession savent faire preuve d’un solide esprit d’analyse et de synthèse et saisissent l’intention de l’orateur au-delà de l’explicite. L’interculturalité a ici toute sa place ! N’oublions pas non plus l’importance des capacités de concentration de ces prestataires linguistiques, qui sont régulièrement confrontés à des situations de stress hors du commun. À l’aise pour prendre la parole en public, ils ou elles ont une excellente élocution et une grande aisance relationnelle. En résumé, ce sont des personnes dotées d'un très bon sens de la communication, qui n'ont pas nécessairement de spécialisation, sauf quand leur parcours professionnel les a menés vers des domaines spécifiques.

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Le saviez-vous ?
Chapô

Chaque interprète travaille avec une combinaison de langues : la « langue A » est sa langue maternelle et la « langue B », une autre langue considérée comme active. L’interprète peut travailler depuis et vers ces deux langues. La « langue C » est dite passive ; l’interprète n’intervient alors que pour traduire des propos depuis cette langue vers sa langue maternelle.

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Les différentes pratiques de l'interprétation

Au minimum deux par couple de langues, les interprètes travaillent dans une cabine isolée et insonorisée pour restituer, dans une autre langue, l’intervention en cours. Ce travail « en alternance », avec un roulement toutes les 30 minutes, permet aux collègues interprètes de s’entraider, pour la recherche documentaire et terminologique par exemple. Il permet également de marquer des pauses et de décompresser après une période de concentration intense. Il est en effet essentiel de prendre en considération la nature fatigante de l’interprétation et la gymnastique intellectuelle qu'elle nécessite. L’interprétation simultanée peut être assortie d’un texte écrit (on parle alors de « simultanée avec texte »). Dans le milieu institutionnel notamment, lorsque l’orateur fait référence à des documents dont il faut lire des extraits, ces documents sont habituellement distribués aux interprètes en amont, afin de leur permettre de disposer d’une base écrite. En effet, un discours lu a généralement une cadence plus rapide et une structure différente.

À proximité de l’orateur cette fois, l’interprète écoute l’intervention et prend des notes au moyen de techniques spécifiques. Puis il ou elle prend la parole, à intervalles réguliers, pour reformuler dans la langue de destination ce qui vient d’être dit. Cette pratique convient mieux aux discours de courte durée, puisqu’elle en double le temps d’intervention. Moins répandue que l’interprétation simultanée, elle se pratique dans des lieux dépourvus d’infrastructure technique, ou lors de réunions en petits comités (échanges commerciaux, visites de délégations étrangères, consultations médicales). À chaque interprète de conseiller au mieux sa clientèle sur le dispositif d’intervention à privilégier, en fonction des spécificités de l’événement.

Dans ce cas particulier, l’interprète se place à côté, légèrement en retrait d’une ou deux personnes nécessitant la prestation, pour traduire en simultané le contenu d’une brève réunion ou d’une cérémonie. Les conditions de l’interprétation simultanée s’appliquent alors, les deux interprètes se relaient toutes les demi-heures, l’exercice étant particulièrement fatigant. (L’interprète doit faire abstraction du bruit environnant et des discours parasites).

Ce mode d’interprétation se pratique pour de petites réunions de négociation ou des visites de site, de manière consécutive ou en phrase à phrase. Comme la consécutive, l’interprétation de liaison implique généralement d’être capable de passer d’une langue à l’autre dans les deux sens, donc vers sa langue A et vers une langue B.

L’interprétation à distance (Remote Simultaneous Interpretation ou RSI en anglais) désigne un travail intellectuel d’interprétation de conférence simultanée ou consécutive dans une configuration où le ou les interprète(s) ne se trouve(nt) pas physiquement au même endroit qu’une partie ou que la totalité des participants d’une réunion ou d’une conférence. En raison de la surcharge cognitive induite, cette forme d’interprétation ne peut se faire que pour des missions de courte durée.

 

Étant souvent de même origine que les populations migrantes ayant besoin de leur aide pour des démarches, les interprètes en milieu social travaillent dans des conditions parfois très éprouvantes. Tout en évitant de s’impliquer, l’interprète joue toutefois un rôle essentiel pour les bénéficiaires et les services demandeurs en raison de ses solides connaissances linguistiques et culturelles sur le pays du bénéficiaire, y compris sur son fonctionnement. À ce jour, aucune formation initiale diplômante ne prépare à ce métier. Les interprètes se forment donc ponctuellement, dans le cadre d’une formation continue dispensée par les employeurs, à l’éthique de l’interprétation, au système d’aide sociale français, au régime d’accueil des migrants et demandeurs d’asile, aux pathologies, etc. Cette forme d’exercice du métier d’interprète est en voie de professionnalisation.

L’interprète, qui intervient le plus souvent en présence des interlocutrices et interlocuteurs, peut aussi travailler par téléphone ou effectuer des traductions (à l’écrit donc). La rémunération est de deux ordres, l'une fixée par le code de procédure pénale lorsque le donneur d'ordre dépend d'une juridiction pénale, civile ou administrative, et les tarifs sont libres lorsqu’il s'agit des missions extrajudiciaires.

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Les interprètes experts
Chapô

L'expert interprète inscrit sur la liste d'une cour d'appel ou agréé par la Cour de cassation assure l'interprétation consécutive ou simultanée (avec cabine, matériel mobile, ou en chuchotage) et de liaison auprès des juridictions pénales, civiles, et administratives mais aussi auprès des instances extrajudiciaires.

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Bonnes pratiques

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Entraide
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En simultanée, les interprètes travaillent toujours à deux minimum pour s’entraider et se relayer, toutes les 30 minutes environ.

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Confidentialité
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L’interprète fait preuve d’une discrétion absolue et observe une confidentialité stricte quant aux informations portées à sa connaissance au cours de ses missions.

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Déontologie
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Les interprètes ne prennent jamais parti, quelle que soit la situation, mais respectent la déontologie qui régit leur métier, en veillant à restituer le message tout en se mettant en retrait.

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Le mot juste
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Le terme « interprétariat », très employé du grand public, est banni dans nos professions. Pourquoi ? Parce qu'il s’agit d’un barbarisme, c’est-à-dire d’une erreur grossière de langage. Dans leur "Pièges du langage" (1996), Jean-Pierre Colignon et Pierre-Valentin Berthier expliquent combien sa création, contre nature, est un défi au génie de la langue : jusque-là, « le suffixe "ariat" s'était toujours formé à partir de la finale "aire" : notaire, notariat ; commissaire, commissariat […] Or, ni "interprétaire" ni "vedettaire" n'existent. »

Alors, évitons-le !

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Chiffres clés
Chiffres clefs
Chiffre clef
74,3 %
Texte d'accompagnement

Des interprètes demandent des pauses
(source : enquête SFT 2016)

Chiffre clef
60,7
Texte d'accompagnement

Jours de mission par an
(source : enquête SFT 2016)

Chiffre clef
58,8 %
Texte d'accompagnement

Des interprètes en simultanée travaillent en cabine
(source : enquête SFT 2016)

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Domaines d’exercice

L’interprétation se pratique aujourd’hui dans les grandes institutions internationales et européennes, où l’interprète travaille généralement à partir de langues passives vers sa langue maternelle. Les membres de la profession peuvent aussi exercer sur le marché privé : conférences, colloques, séminaires, réunions d’entreprises, formations, négociations commerciales, etc., où le travail se fait généralement avec deux langues actives. Enfin, les milieux judiciaire, social, médical ou encore associatif recourent aussi régulièrement aux prestations d’interprétation.

La majeure partie des interprètes travaille sous un statut indépendant. Seules des institutions internationales et quelques rares entreprises ont des interprètes salariés. Dans le milieu institutionnel, on parlera d’ailleurs plus volontiers d’« interprète permanent ou permanente » : ces membres de la profession sont en poste au sein d’une organisation internationale, par opposition aux interprètes indépendants et indépendantes, mandatés pour des missions ponctuelles.

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Comment facturer

 

D’une modalité d’exercice de la profession d’interprète à l’autre, la rémunération peut grandement varier. Les tarifs se pratiquent souvent à la journée (de 6 heures maximum à deux interprètes, avec 1 h 30 de pause après 3 heures de travail) et incluent le temps de préparation, qui s’étale sur le ou les jours précédant la mission. Les déplacements et frais de bouche sont quant à eux facturés en sus.

Comment se former

Pour devenir interprète, il existe divers cursus universitaires (voir ici master en interprétation) ou formations en écoles spécialisées, avec concours d’entrée. Plusieurs formations continues sont également proposées par des organismes professionnels, tels que la SFT.

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    Les interprètes à la SFT

    Pourquoi rejoindre la SFT en tant qu’interprète ?

    La SFT rassemble de nombreux interprètes en France, et ce pour tous les modes d’interprétation cités. Adhérer permet d'intégrer un réseau de professionnels pour échanger avec des confrères et consœurs de tous âges et expériences, se tenir au courant des évolutions de la profession et trouver de précieux conseils. La SFT est le seul syndicat œuvrant pour défendre les intérêts des interprètes en France ; à ce titre, c’est l’interlocuteur principal des instances gouvernementales. Un rôle essentiel pour traiter avec le gouvernement lors d’une crise comme celle de la COVID-19.

    La commission Interprètes

    La commission Interprètes de la SFT représente les membres de la profession qui ont adhéré, elle suit les évolutions du métier et répond aux questions de chacun à ce sujet. La commission rédige également des documents sur l’interprétation à destination des membres, du public ou des organisations donneuses d’ordre, se charge d’alerter le Comité directeur de la SFT sur les actualités de la profession, et entretient des liens avec les autres associations d’interprètes en France.

    Témoignages

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    Marie Gravey
    Rôle
    Interprète – Membre de la SFT
    Nom
    Marie Gravey

    « Avant une consécutive (ce que je préfère), mes interlocuteurs étaient très stressés par la venue de leur nouveau CEO. L’essentiel du temps de concertation prévu a consisté à les rassurer. On parle souvent de la gestion du stress de l’interprète, mais gérer celui de mon client m’a dispensée du trac habituel ! »

    Titre
    Ressources
    Paragraph
    Conditions générales avec annexe RSI
    Brochures SFT
    Associations professionnelles spécialisées (AIIC, etc.)

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