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Les ouvrages en lice pour le prix Pierre-François Caillé de la traduction 2025 (2/4) – La Rivière
Le jury du prix Pierre-François Caillé de la traduction vous invite à découvrir, sous forme de billets, les quatre ouvrages retenus pour la sélection 2025. Dans ce 2e billet, plongez dans La Rivière de Laura Vinogradova (Éditions Bleu et Jaune) traduit du letton par Louise de Brisson.
Un récit de deuil et de reconstruction
Ruta, la narratrice, quitte sa vie urbaine pour s’installer dans la maison isolée de son père — un homme qu’elle n’a jamais connu — au bord d’une rivière. Cet héritage inattendu la ramène à la disparition de sa sœur Dina, survenue dix ans plus tôt et jamais élucidée.
Dans une langue épurée et délicate, le roman explore le cheminement intérieur d’une femme en quête d’ancrage, de sens et de réconciliation avec son passé. Entre silences, souvenirs et fragments de vérité, La Rivière offre une méditation sensible sur le deuil, l’absence et la possibilité de renaître.
Laura Vinogradova, une voix lettone à découvrir
Née en 1984, Laura Vinogradova s’est d’abord illustrée dans la littérature jeunesse avant de publier son premier roman pour adultes. Lauréate du Prix de littérature de l’Union européenne, elle s’impose dans les pays baltes comme une autrice à la plume sobre et lumineuse.
Sa volonté d’« écrire comme elle parle », dans un style direct et sans artifice, donne à La Rivière une tonalité authentique que la traduction française restitue avec finesse.
Une traduction d’une grande justesse
Le travail de Louise de Brisson se distingue par une traduction fluide et précise, capable de retranscrire la simplicité du texte original tout en préservant sa musique intérieure.
Les membres du jury soulignent notamment :
- la qualité du rythme, fait de phrases courtes et maîtrisées ;
- la capacité de la traductrice à transmettre l’émotion par la retenue ;
- une traduction « qui ne sent pas la traduction », tant elle paraît naturelle ;
- la fidélité au ton minimaliste et poétique de l’autrice.
Pour François Wirth, membre du jury, ce texte « coule comme une rivière », tant la langue semble s’écouler avec évidence.
Un ouvrage soutenu par le jury
Les membres du jury ont été touchés par :
- la pureté du style, dépouillé sans être austère ;
- l’atmosphère sereine et mystérieuse, loin des récits de guerre très présents dans la littérature d’Europe de l’Est ;
- la mise en avant d’une littérature lettone encore rare en traduction ;
- la précision et l’élégance du travail de traduction.
Cet ouvrage « sobre, beau et minimaliste », selon les mots de Sylvie Escat, membre également du jury du prix, démontre combien la traduction peut magnifier une œuvre en apparence simple, mais en réalité d’une grande subtilité.
Un ouvrage finaliste qui enrichit la diversité littéraire
En soutenant La Rivière, le jury du prix Pierre-François Caillé de la traduction contribue à faire découvrir des voix européennes encore peu représentées, tout en rappelant la place essentielle des traductrices et traducteurs dans la circulation des œuvres.
La Rivière est un texte qui apaise, interroge et accompagne le lecteur. La traduction de Louise de Brisson permet à ce récit intimiste de traverser les frontières pour toucher un nouveau public.
Pour connaître le lauréat ou la lauréate de l'édition 2025 du prix Pierre-François Caillé, rendez-vous ce jeudi 20 novembre à Paris.
Consultez le site dédié au prix pour tout connaître sur le prix Pierre-François Caillé de la traduction, découvrir les membres du jury présidé par Bernhard Lorenz, ainsi que la sélection complète de l’année 2025 : Sélection 2025 du Prix Pierre-François Caillé de la traduction.

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