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Les ouvrages en lice pour le prix Pierre-François Caillé de la traduction 2024 (5/5) – Journal d'une invasion

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Le jury du prix Pierre-François Caillé de la traduction vous propose de découvrir, sous forme de billets, les cinq ouvrages de sa sélection 2024. Mise en lumière du jour (4/5) : Journal d'une invasion d'Andreö KOURKOV (éditions Noir sur Blanc) traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Johann BIHR.

«La guerre et les livres sont incompatibles, mais après la guerre, les livres raconteront son histoire.»

 

«Ma plus grande crainte est de perdre mon optimisme.»

 

 

Dans Journal d’une invasion, publié aux éditions Noir sur Blanc, Andreï KOURKOV, écrivain ukrainien de langue maternelle russe et polyglotte parlant pas moins de sept langues étrangères, qui a probablement choisi d’écrire ce journal en anglais pour des questions de diffusion, retrace les premiers mois de la guerre en Ukraine, du 29 décembre 2021 au 11 juillet 2022. Ce récit a reçu en Allemagne le prix Frère et sœur Scholl, qui distingue chaque année un livre qui « témoigne d'indépendance d'esprit, encourage la liberté civile, le courage moral, intellectuel et esthétique et donne des impulsions importantes au sentiment de responsabilité dans le présent »

«C’est le journal intime de quelqu’un qui vit la guerre et qui écrit au plus proche des faits. Un récit poignant et captivant qui regorge de détails du quotidien sur une guerre qui est toujours en cours, plongeant ainsi le lecteur dans une réalité quasi synchrone.», atteste Sylvie ESCAT, membre du jury du prix.

Ce Journal d’une invasion est une profonde réflexion sur la mémoire, notamment sur la théorie de l’amnésie consciente qui permet de continuer à vivre en se côtoyant : ancien bourreau, ancien déporté; ainsi que sur la réécriture de l’histoire dans un contexte d’entreprise de lavage de cerveau organisée à grande échelle par le pouvoir russe.

Au fil de son témoignage, KOURKOV dresse la liste des conséquences de la guerre : les mouvements des personnes; l’accoutumance à la peur, aux alertes et aux bombardements; la guerre comme une tumeur dont on ne peut se défaire; la pénurie de papier reléguant les livres à une réalité passée; le retour d’une forme de paganisme; la place des symboles, entre autres culinaires (le miel et le bortsch); les ravages et la destruction des musées.

«Johann BIHR a su user de son double talent de traducteur et d’éditorialiste pour retranscrire les caractéristiques d’écriture de l’auteur : style simple et journalistique donc d’une précision efficace, hyperréalisme, humour noir à l’extrême, le tout empreint d’une profonde humanité mêlant compassion et fraternité.», ajoute Lucile GUBLER, également membre du jury du prix.

Il est intéressant de rappeler l’importance du miel dans la société ukrainienne, importance culturelle dont l’auteur a notamment traité dans son roman Les abeilles grises, publié en 2022 aux Éditions Liana Levi, lauréat du prix Medicis étranger 2022 et traduit du russe (Ukraine) par Paul LEQUESNE. Rappelons enfin qu’une précédente traduction, mais réalisée à partir du russe (Ukraine) par Nathalie AMARGIER, du roman Le Pingouin édité chez Liana Levi, avait reçu le prix Pierre-François Caillé en 2000. 

Un écrivain ukrainien à lire et à découvrir grâce aux talents de ses différents traducteurs et traductrices en français.




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